De nombreux objets/produits voient leur utilisation détournée au fil du temps.
Le monde de la médecine ne fait pas exception : de nombreux médicaments développés pour une utilisation particulière ont finalement des effets secondaires inattendus, les rendant intéressants dans le cadre du traitement d’autres maladies. C’est par exemple le cas du Viagra, des bêta-bloquants et du fameux Minoxidil – le traitement le plus couramment utilisé pour lutter contre la chute de cheveux, chez l’homme mais aussi chez la femme.
Histoire du minoxidil
La molécule du minoxidil – un vasodilatateur – a été utilisée pour la première fois pour traiter des patients souffrant d’hypertension artérielle, sous forme de comprimé, aux alentours de 1950. Sauf que les patients sous traitement commencèrent à développer une pilosité inhabituelle, sur le crâne, mais aussi sur d’autres zones du corps.
La calvitie est un problème qui remonte à très longtemps, et jusqu’alors, aucun traitement n’existait : il fallait se contenter d’accepter le coup du sort.
Cet effet secondaire particulier a donc tout naturellement intéressé la société Upjohn, à l’origine du Minoxidil, qui a vu là un véritable potentiel dans le traitement de l’alopécie androgénétique.
Elle finança des recherches afin de tester la molécule en tant que traitement contre la perte de cheveux. Conclusion ? Une application topique sur le cuir chevelu d’une solution de Minoxidil pouvait aider à prévenir la chute des cheveux et à accélérer leur repousse chez certains patients.
Le brevet du minoxidil est déposé en 1973, et ce n’est qu’en 1988 que la FDA (American Food and Drug Administration) approuve sa mise sur le marché en solution topique dans le cadre du traitement de l’alopécie androgénétique chez l’homme et la femme.
Aujourd’hui, il est vendu en France sous différentes marques (Alostil), mais également sous sa forme générique, en libre-service en pharmacie. Il est disponible sous forme de mousse ou de lotion, dans un dosage de 5% (pour les hommes) et de 2% (pour les femmes).
Comment agit le minoxidil ?
Figurez-vous que même après 20 ans d’existence, le mécanisme exact du Minoxidil n’est pas totalement compris.
La communauté scientifique s’accorde à dire que comme il s’agit d’un vasodilatateur, c’est à dire qu’il dilate les vaisseaux sanguins. Le minoxidil permet une meilleure irrigation du cuir chevelu et un meilleur apport sanguin aux follicules pileux, augmentant de facto l’apport en nutriments. Cela favorisant une meilleure nutrition des cheveux et donc la repousse.
Le minoxidil “forcerait” vos follicules pileux à entrer en phase anagène afin qu’ils recommencent à pousser. Concrètement, il relance le cycle de croissance du cheveu.
Le minoxidil affecterait aussi l’activité cellulaire des follicules pileux et le taux de croissance des cheveux. Absorbé par la peau, il activerait également les canaux potassiques du follicule pileux favorisant ainsi la croissance des cheveux. On pense également que le minoxidil joue un rôle dans la prolifération des cellules des cheveux, en augmentant la synthèse d’ADN.
Dans tous les cas, on note une amélioration de la densité capillaire, avec moins de cheveux qui tombent.
Comment utiliser le minoxidil ?
Non seulement le minoxidil est disponible en vente libre pour le traitement de la perte de cheveux, mais il se présente sous forme liquide ou sous forme de mousse, facilitant son application.
Celle-ci ne prend que quelques minutes, deux fois par jour, matin et soir.
Ses effets positifs sur la chute de cheveux androgénétique sont prouvés par de nombreuses recherches scientifiques. En revanche, si vous arrêtez le traitement, les bénéfices sont perdus.
Minoxidil : quand verrai-je les résultats ?
Chez la plupart des hommes, les résultats au bout de 3 à 6 mois. Parfois, certains ont besoin d’attendre au moins un an pour voir l’impact réel du minoxidil.
Minoxidil : le point sur le phénomène de shedding
On l’a expliqué plus haut, le minoxidil pousse les follicules à entrer en phase de croissance. Ainsi, il n’est pas rare d’observer une chute de cheveux dans les semaines et mois qui suivent l’utilisation du minoxidil.
Le minoxidil agit en poussant les follicules pileux – qui produisent les cheveux – en phase anagène (ou de croissance). Mais pour cela, il faut redémarrer le cycle : un cheveu déjà en phase télogène ne revient en phase de croissance. Il faut donc que ce cheveu tombe.
La bonne nouvelle ? C’est normal et même bon signe ! Vous êtes sur la bonne voie pour que de nouveaux cheveux nouveaux et plus sains poussent. Ainsi, au cours des prochaines semaines et mois, les follicules pileux rentreront dans la phase anagène pour démarrer une nouvelle croissance.
Quels sont les effets secondaires du minoxidil ?
Comme il s’agit d’une solution topique, le risque d’effet secondaires existe (il s’agit d’un médicament) mais ne doit pas vous inquiéter outre mesure.
Parmi les plus courants : irritation au niveau du site d’application, légère sensation de brûlure, démangeaisons. Également, comme le minoxidil contient de l’alcool, il peut entrainer une sécheresse et/ou une légère desquamation (peau qui pèle). Dans ce cas, parlez-en à votre professionnel qui vous conseillera sûrement de diminuer la posologie.
Par retour d’expériences, la version mousse entraînerait moins d’effets secondaires de ce type.
D’autres traitements ou solutions peuvent aider à lutter contre la chute de cheveux et plus précisément l’alopécie androgénétique : le finastéride (Propecia), la greffe de cheveux ou certains traitements médico-esthétiques comme les injections de PRP ou la greffe de cellules souches.