S’arracher les cheveux : la trichotillomanie

S'arracher les cheveux : la trichotillomanie
La trichotillomanie, ce trouble qui pousse à s'arracher poils et cheveux... Kapich fait le point sur les causes et vous apporte des réponses
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La trichotillomanie : qu’est-ce que c’est ?

La trichotillomanie est le fait de s’arracher, volontairement ou sans s’en rendre compte les cheveux, mais aussi les poils de n’importe quelle zone du corps, y compris le cuir chevelu, les sourcils, les cils et la zone pubienne. Selon son importance, elle peut entraîner une calvitie, ou des plaques chauves plus ou moins visibles.

La trichotillomanie est considérée comme un TOC, soit un trouble obsessionnel compulsif, qui font partie des maladies des troubles du contrôle des impulsions, bien que tous les professionnels de santé ne soient pas forcément d’accord sur le sujet. En effet, certains médecins spécialisés dans le traitement de ce trouble utilisent l’expression d’”addiction gestuelle”, car il n’y a pas quelque chose à résoudre derrière ce geste, contrairement aux personnes qui souffrent de TOC*.

Elle serait surtout ce qu’on appelle un Comportement Répétitif Centré sur le Corps ou CRCC.

 

Comment la trichotillomanie se manifeste-t-elle ?

Les scientifiques s’accordent à dire qu’il existe deux formes que peut prendre le trouble :

 

  • Un tirage de cheveux appelé tirage concentré ou centré sur le geste. La personne est consciente, elle ressent un vrai besoin d’arracher, une pulsion. Elle prend le temps de s’asseoir et de se tirer les cheveux ou les poils jusqu’à ce qu’un certain “objectif” soit atteint. Ce type de traction a soit un effet relaxant, soit culpabilisant, soit les deux l’un après l’autre.
  • Une forme dite automatique, inconsciente, que le sujet peut réaliser en faisant autre chose : regarder la TV, en classe, en lisant…

D’ailleurs, quand la trichotillomanie se développe pour la première fois, bien souvent à la puberté, la plupart des personnes ne réalisent même pas qu’elles s’arrachent les cheveux ou les poils.

 

Qui est touché par la trichotillomanie ?

Les enfants et les adolescents sont les plus touchés par ce problème. Les données ne sont pas exactes, car beaucoup de personnes qui souffrent de ce trouble n’en parlent pas… et ne sont donc pas répertoriées. Entre 1 et 4% de la population pourrait être touchée selon les sources, avec deux “pics” : chez le très jeune enfant (2 ans) et chez le pré adolescent de 10-12 ans. Chez les très jeunes enfants, le trouble peut s’accompagner de tricophagie, soit le fait d’ingérer les cheveux, créant des problèmes gastriques par la suite, les cheveux ne pouvant pas être digérés. Chez les adultes, 90% des personnes qui en souffrent sont de femmes. **

 

Les conséquences de la trichotillomanie

Si l’on arrache trop souvent un cheveu dès qu’il repousse, on finit par épuiser les cycles du follicule pileux. C’est comme lorsqu’on s’épile à la cire : au bout d’un moment, les poils sont moins nombreux, plus clairsemés.

La conséquence première est donc une diminution de la densité capillaire avec une alopécie plus ou moins partielle et visible.

D’un point de vue psychologique, les personnes atteintes de trichotillomanie peuvent se sentir gênées, honteuses et avoir du mal à en parler à leur entourage. De fait, on peut ressentir de la tristesse, de la colère et une grande détresse psychologique face à ce trouble contre lequel on a l’impression d’être impuissant.

Cela peut conduire les personnes à cacher leur trouble pendant des années, et donc empêcher un suivi médical et psychologique pour guérir de la trichotillomanie.

Le fait que ce trouble affecte l’apparence peut entamer sérieusement l’image que l’on a de soi et sa confiance en soi, avec les répercussions sur le quotidien, la vie sociale et affective que cela peut entraîner.

 

Quelles sont les causes de la trichotillomanie ?

La trichotillomanie n’est pas un trouble anxieux, elle présente en fait un ensemble de symptômes et de causes bien plus complexes mais également hétérogènes. En fait, les chercheurs pensent que la trichotillomanie est le fruit de facteurs biologiques (à la fois génétiques, hormonaux, neuroanatomiques soit du système nerveux), psychologiques et environnementaux qui poussent un individu à tirer et s’arracher les cheveux.

 

Quels sont les traitements contre la trichotillomanie ?

Comme tous les troubles d’ordre mentaux, il n’y a pas de recette miracle et guérir de la trichotillomanie est un processus long qui doit être adapté à chaque individu.

Un diagnostic doit être posé en premier lieu. Il faut ensuite un suivi médical et psychologique.

La thérapie cognitive-comportementale est la voie pour s’en sortir. Elle va se concentrer spécifiquement sur le trouble et peut en soulager les symptômes, avec notamment la technique de renversement des habitudes. Elle consiste à aider le patient à devenir conscient de ses actes, à identifier et reconnaître les situations de déclenchement, puis à élaborer des stratégies permettant d’arrêter d’effectuer le geste, bien souvent en réalisant un geste différent tout en se concentrant sur sa respiration.

Certains antidépresseurs ou d’autres médicaments peuvent aider à contrôler les symptômes, en plus de la thérapie.

Si vous souffrez de trichotillomanie, parlez-en à votre médecin-traitant qui pourra vous orienter vers un spécialiste.

 

*https://www.youtube.com/watch?v=PVag_3nMGqg

** https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/troubles-mentaux/troubles-obsessionnels-compulsifs-et-apparent%C3%A9s/trichotillomanie-arrachage-des-cheveux

 

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